La consommation d’édulcorants à faible teneur en calories affecte-t-elle l’apport énergétique et le poids corporel ? Un examen systématique, incluant des méta-analyses, des données probantes provenant d’études humaines et animales

Auteur(s): Rogers PJ, Hogenkamp PS, de Graaf C et al, Higgs S, Lluch A, Ness AR, Penfold C; Perry R, Putz P, Yeomans MR, Mela DJ
Nom de la publication : Int J Obes (Lond). 2016 Mar; 40(3): 381-94
Année de publication : 2016

Extrait

En réduisant la densité d’énergie, on pourrait s’attendre à ce que les édulcorants à faible énergie (LES) réduisent la consommation d’énergie (EI) et le poids corporel (BW). Pour évaluer la totalité des tests probants, l’hypothèse nulle selon laquelle l’exposition aux ERP (par rapport aux sucres ou aux alternatives non sucrées) n’a aucun effet sur l’AE ou la BW, nous avons procédé à une étude systématique des études pertinentes chez les animaux et les humains consommant des ERP avec un accès ad libitum à l’énergie alimentaire. Dans 62 des 90 études sur les animaux, l’exposition aux ERP n’a pas affecté ou diminué la BW. Sur 28 rapports, il a augmenté la BW, 19 ont comparé les ERP à l’exposition au glucose en utilisant un paradigme spécifique d’apprentissage. Douze études de cohortes prospectives chez l’homme ont rapporté des associations incohérentes entre l’utilisation des ERP et l’indice de masse corporelle (-0,002?kg?M (-) (2) par an, 95% d’intervalle de confiance (CI)-0,009 à 0,005). La méta-analyse des essais contrôlés randomisés à court terme (129 comparaisons) a révélé une EI totale réduite pour les ERP par rapport à la consommation de boissons sucrées ou consommées par le sucre avant un repas ad libitum (-94?Kcal, 95% CI-122 à-66), sans différence par rapport à l’eau (-2?Kcal, 95% CI-30 à 26). Ceci était conforme aux résultats d’AE provenant d’essais contrôlés randomisés d’intervention soutenue (10 comparaisons). La méta-analyse d’essais contrôlés randomisés d’intervention soutenue (4 semaines à 40 mois) a montré que la consommation de DEP par rapport au sucre a conduit à une BW relativement réduite (neuf comparaisons,-1,35?Kg, IC à 95%-2,28 à-0,42), et une réduction relative similaire de BW par rapport à l’eau (trois comparaisons,-1,24?Kg, IC à 95%-2,22 à-0,26). La plupart des études sur les animaux n’ont pas imité la consommation d’ERP chez les humains, et la causalité inverse peut influencer les résultats des études de cohortes prospectives. La prépondérance des preuves de tous les essais contrôlés randomisés chez l’humain indique que les ERP n’augmentent pas l’EI ou le BW, que ce soit par rapport aux conditions de contrôle calorique ou non calorique (par exemple, l’eau). Dans l’ensemble, l’équilibre des preuves indique que l’utilisation de LES à la place du sucre, chez les enfants et les adultes, conduit à une réduction de l’EI et du BW, et peut-être aussi par rapport à l’eau.

Résumé

Cet examen systématique et cette méta-analyse ont examiné le rôle des édulcorants à faible teneur en calories dans le contrôle de l’appétit, de l’apport énergétique et du poids corporel. En guise de portée, les données disponibles provenant de 90 études sur les animaux, 12 études prospectives de cohorte, 129 comparaisons d’études expérimentales à court terme; et 9 ECR à long terme ont été analysées. Dans l’ensemble, il en est ressorti une image assez cohérente. Les édulcorants à faible teneur en calories dans les boissons peuvent contribuer à réduire la consommation d’énergie et le poids corporel. Les auteurs concluent « Nous avons trouvé une quantité considérable de données probantes appuyant le fait que la consommation d’édulcorants à faible teneur en calories (LES) en remplacement du sucre était utile pour réduire l’apport énergétique et le poids corporel, et ce sans aucune donnée probantesprovenant des nombreuses études d’intervention aiguë chez les humains démontrant que les édulcorants à faible teneur en calories augmentent l’apport énergétique. Il est important de noter que les effets des boissons sucrées avec des édulcorants à faible teneur en calories sur le poids corporel semblent également neutres par rapport à l’eau, voire même bénéfiques dans certains contextes.

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